Le marcheur et la montagne

Par Marc Bédard, publié le 09-09-2017

Lors des séances d'hypnose, il m'arrive régulièrement de faire usage de métaphores pour illustrer mon propos.

Ces "histoires qui guérissent" sont faciles à comprendre pour l'inconscient et vont la plupart du temps directement au bon endroit, avec un effet immédiat.

À l'occasion, je me surprends même à dire à mon client: "Laisse-moi te raconter une histoire...". Or, à cette seconde précise, je n'ai pas la moindre idée de ce que je m'apprête à raconter!

Souvent, je suis le premier surpris de l'histoire que je viens d'inventer. Comme si cette histoire était en moi depuis toujours et que je l'ignorais...

En voici une dont je me suis servie récemment.

J'étais avec une cliente prise avec la terreur de ne pas pouvoir faire face au défi qui l'attendait. Je lui demandai ce qu'elle voulait faire avec cette peur et elle me répondit qu'elle voulait l'arracher pour qu'elle s'en aille. Ayant l'intuition que cette option n'allait pas produire pour elle le résultat escompté, je lui dis à brûle pourpoint :

- Est-ce que le marcheur demande à la montagne de se tasser?

- Euh...non?, me répondit-elle, interloquée.

- Effectivement, poursuis-je. Le marcheur ne demande pas à la montagne de se tasser car il sait très bien que la montagne n'en ferait rien. Alors, que fait le marcheur devant la montagne?

Ma cliente comprit que le marcheur avait deux choix face à la montagne: soit de la contourner ou soit de l'escalader. De la même façon, dans la vie, on peut soit contourner les problèmes, soit les affronter.

J'enchaînai en faisant le parallèle avec la peur. C'est en l'affrontant qu'on la domine. Non en lui demandant de partir.

Et puisqu'elle semblait découragée par l'immensité de sa montagne, je lui fis le parallèle avec un escalier. Lorsqu'on est au bas de l'escalier, le sommet peut nous sembler hors de portée. Et pourtant, chaque marche n'est pas plus haute que la précédente. Elles sont toutes d'égale difficulté.

- Or, monter une marche, tu sais comment?

- ben oui, évidemment!

Poursuivant sur ma lancée, je lui demandai:

- De quoi est fait un kilomètre?

- Euh...?

- Selon les statistiques, un kilomètre est fait d'environ 1 300 petits pas. Et est-ce que l'un de ces pas est plus difficile à faire?

- ...Ben non!

- Alors voilà, enchaînai-je, un pas à la fois et avant que tu t'en rende compte, tu es au sommet, admirant le paysage. Et je lui fis sentir la fierté qu'elle ressentirait au sommet de la montagne, après l'avoir gravie.

Soudainement, sa montagne ne lui sembla plus aussi haute... 

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