Les 3 choses que ça prend pour que l'hypnose fonctionne

Par Molly Béland et Marc Bédard, publié le 16-05-2018

L'hypnose soulève une foule de questionnements. Comment ça fonctionne? Et surtout, qu'est-ce que ça prend pour que l'hypnose fonctionne? C'est ce que j'ai expliqué à Molly Béland, étudiante en journalisme au Cégep de Jonquière. Voici son article:

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« Je suis assise dans sa salle sur un divan. Elle me met une doudou, des oreillers. Elle me parle doucement. Je suis très relaxe. J’entre dans ma phase profonde. » Élyssia suit une hypnothérapie depuis 4 ans. Elle a commencé comme cobaye de sa psychologue, puis fait désormais des rencontres régulières.

L’hypnothérapie est une façon de travailler sur des problèmes psychologiques en utilisant l’hypnose. L’hypnothérapeute Marc Bédard explique que le cerveau a deux parties : la conscience et l’inconscience. Le patient est mis en contact avec son inconscient pour pouvoir corriger un problème. Il est amené à retirer symboliquement les sentiments néfastes hors de son corps pendant la période de transe. « On imagine que c’est quelqu’un qui est vraiment coma, mais ce n’est pas le cas », clarifie M. Bédard. L’hypnose est un état voisin du sommeil. La personne est encore consciente de ce qu’elle vit.  

Pour que ça fonctionne, l’hypnothérapie requiert trois choses. Il faut tout d’abord que les clients veuillent travailler sur eux-mêmes. Ils doivent être motivés à explorer leur inconscient, puisque c’est le principal intervenant. Puis, le professionnel doit se servir de l’imagination. Les patients entendent des métaphores pour extérioriser les sentiments négatifs. Dans le cas d’Élyssia, il s’agit d’un toboggan. « Quand tu seras rendu au bout du toboggan, fais-moi signe », se fait-elle dire par son hypnothérapeute. Finalement, le client doit être dirigé vers ses émotions pour mettre le doigt sur le problème et « passer la balayeuse », comme dirait Marc Bédard.

L’hypnose conversationnelle fait partie des nombreuses techniques utilisées en hypnothérapie. « Tu pourrais adhérer à une de mes suggestions si je te faisais dire une série de “oui” », affirme M. Bédard. Le patient répond à une suite de questions dont la réponse est toujours « oui », puis se fait suggérer, en dernier, une solution à son problème à laquelle il répond positivement par réflexe. Le professionnel amène le subconscient de la personne à accepter lui-même la solution. Plusieurs séances sont parfois nécessaires. Nécessaires pour arriver au but, mais aussi pour s’assurer du bon déroulement.

Certaines personnes sont également moins réceptives à ce genre de pratique, mais, attention! Il ne faut pas mélanger l’hypnothérapie avec Messmer, communément appelé hypnose de scène. En fait, ce n’est que 15 % de la population qui est réceptive aux techniques de spectacle. C’est le cas de Salomé qui a servi de distraction durant son bal de secondaire cinq. « Quand je me suis réveillée, le gars m’a dit “ Vite! Va t’asseoir! Le show va commencer! ‘’ Moi, je pensais que c’était vrai alors que ça faisait une heure et demie que je faisais la poule en avant en chantant du Céline », ricane-t-elle.

Ce qu'il faut retenir, c'est que l'hypnose thérapeutique fonctionne sur à peu près tout le monde, si on respecte les trois conditions mentionnées plus haut, insiste Marc Bédard.

Ce qui désole les hypnothérapeutes, ce sont les images que le public retient de l’hypnose de scène. Le métier manque de reconnaissance de la part du public, soulève l’hypnothérapeute Joffrey Dachelet sur son site web.

Cependant, certaines personnes ne tiennent pas compte des préjugés et profitent de la puissance phénoménale de leur inconscient pour améliorer leur vie. « Moi, je m’écoute. Il y en a pour qui ça ne fonctionne pas, mais moi, ça peut vraiment m’apporter quelque chose de bien alors je le fais. Je le fais pour moi », confie Élyssia.

L’écoute de soi : la clé de l’hypnothérapie. Retour aux articles

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